Nous ne pourrons jamais comprendre les implications théologiques du massacre dans l’école du Connecticut. Nous ne pouvons que porter le deuil.

Nous pouvons ajouter « Où était D.ieu au moment de cette tuerie ? » à notre longue liste de questions sans réponses. La tragédie, chaque vie perdue dans un tel massacre, dépasse l’entendement.

Ces questions resteront sans réponses si ce n’est quelques idées quant à pourquoi la souffrance dans le monde existe-t-elle, particulièrement la souffrance d’origine humaine.

Une chose est sûre — si ce monde est le seul qui existe, alors aucune souffrance ne pourra jamais être comprise. La justice n’est pas de ce monde, en ce sens qu’il existe de telles différences dans la façon dont les gens vivent et achèvent leurs vies. Et chaque histoire de souffrance n’a pas non plus un dénouement heureux, en termes terrestres. Tout ceci n’a de sens que si nous sommes convaincus que ce monde n’est pas celui de la récompense, mais un monde nous offrant l’opportunité de mériter cette récompense. Et cette opportunité peut être d’une heure, d’un jour, d’un an ou d’un siècle. Je ne dis pas cela pour donner un sens à la tragédie, mais uniquement pour expliquer un concept de base à partir duquel nous pouvons commencer à explorer le sujet.

Permettez-moi de conclure avec le ‘Hazal suivant :

Pharaon appela trois hommes pour le conseiller au sujet de l’asservissement des Juifs : Yithro, Iyov et Bilam. Yithro le lui déconseilla ; Bilam était pour et Iyov, affirmant qu’il n’avait aucun moyen d’empêcher Pharaon, se tut. Iyov souffrit énormément par la suite et il y a lieu de se demander : pourquoi, s’il était impuissant, a-t-il été puni pour son silence ? Le Maharcha explique que lorsque quelque chose fait mal, on crie. On ne crie pas parce qu’on peut y remédier, mais uniquement parce que ça fait mal. Iyov aurait dû crier. Il aurait dû avoir mal. Son silence montra une insensibilité, pour laquelle il souffrit par la suite. Nous sommes, pour la plupart d’entre nous, trop déconnectés du massacre du Connecticut pour y faire quelque chose, pour apporter un réconfort aux endeuillés ou pour empêcher qu’une telle tragédie ne se reproduise. Mais, quand ça fait mal, nous devons crier.

 

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